ANNEE SANS DATE / CIRCA 1900/1920
GRAND FORMAT 18.5 CM X 16 CM
CARTON EPAIS / PAS DE PLIURE
COULEURS TRES FRAICHES
DOCUMENT EN TRES BONNE CONDITION ET TRES FRAIS
PUBLICITE A PARTIR DU CLOWN CHOCOLAT (« NEGRE » expression employee dans certains commentaires au dos des dessins)
ET DU CLOWN BLANC FOOSIE
VOIR HISTORIQUE SUR LE CLOWN CHOCOLAT
DOCUMENT RARE
DOCUMENT EN BONNE CONDITION
BEL EXEMPLE DE PUBLICITE COLONIALE DU DEBUT DU SIECLE DERNIER
VOIR SIGNATURE DU DESSINATEUR EN BAS A DROITE DE LA PLANCHE
HISTORIQUE
SOURCES
https://blogs.rue89.nouvelobs.com/balagan/2012/02/20/chocolat-clown-negre-lhistoire-du-premier-noir-en-scene-226639
Avec « Chocolat, clown nègre », le spectacle que met en scène Marcel Bozonnet puis, début mars et sous le même titre, l’ouvrage que publie l’historien Gérard Noiriel, le public va pouvoir découvrir ou mieux connaître le premier Noir de la scène artistique française.
Un Noir sans-papiers venu de La Havane
On y voit d’abord un Chocolat nous dire qu’il est mort à Bordeaux le 4 novembre 1917, sans-papiers – venu de La Havane, il n’en a jamais eu. Il dit que son décès a été enregistré sous le nom de Rafael Padilla et qu’on a jeté son corps dans la fosse commune. Après quoi, il fait une pirouette et raconte avec d’autres quelques épisodes de sa vie.
Le spectacle prend son envol lorsqu’il fait place aux numéros de danse ou de cirque et lorsque Rafael, après bien des déboires, rencontre à Paris le clown Footit. Ils ne tarderont pas à former le duo de clowns Footit et Chocolat.
Noiriel, qui ne cache pas ses sources ou son manque de sources, dit combien il existe peu de renseignements fiables sur la jeunesse de Rafael (jusqu’à son nom de famille qui reste incertain). En bon historien, il replace la jeunesse du futur Chocolat dans le contexte de l’époque, voire en faisant le pont avec la nôtre :
« Lorsque Rafael arrive dans la capitale, sa situation est comparable à celle des jeunes travailleurs immigrés qui viennent aujourd’hui tenter leur chance en France. Sauf qu’à cette époque, le nombre des Noirs dans l’Hexagone est infime. »
Et ça change tout.
Si ce n’est Bamboula, c’est donc Chocolat
Le Noir, cette rareté, excite la curiosité de la Belle Epoque et plus encore Chocolat (tout noir est alors surnommé Bamboula ou Chocolat), premier artiste noir français à fouler une piste.
L’émigré se forme sur le tas. Très vite. C’est autant, sinon plus parce qu’il formidablement doué et inventif qu’en raison de la couleur de sa peau que l’artiste connaît le succès avec « La Noce de Chocolat », avant même de rencontrer Footit et de jouir d’une phénoménale célébrité.
Ce succès s’inscrit dans un renouveau du cirque à l’époque emmené par le Nouveau Cirque (où Chocolat se produit) qui ouvre ses portes en 1886, au 251, rue Saint-Honoré (Ier arrondissement de Paris). Le cirque et le music-hall attirent un public adulte plus populaire que celui des théâtres (qui vont bientôt secouer leurs vieilles branches sous l’impulsion d’Antoine). Et puis les Expositions universelles ouvriront les yeux hexagonaux sur le reste du monde. Chocolat surfe sur cette vague.
Le clown blanc et le clown nègre
Noiriel montre bien combien la façon dont fonctionne le couple Chocolat-Footit est un miroir de l’époque. « Le clown blanc et le clown nègre incarnent sur la scène parisienne la relation coloniale » élaborée dans les récits d’actualité, écrit-il. On bat le Nègre, on lui donne des claques mais il fait bonne figure et attire les rires.
De plus, Chocolat chante bien et bouge mieux encore, il fera fureur dans des travestis. « Chocolat en belle Otero, est sans rival dans ses danses et soulève d’indescriptibles applaudissements », écrit Le Figaro (Noiriel s’est largement appuyé sur la presse de l’époque, en grande partie numérisée).
C’est dans les dernières années du XIXe siècle que le couple devient inséparable. Et on considère que Footit et Chocolat ont, de fait, fixé les règles et donné leurs lettres de noblesse au couple que forment le clown blanc et l’Auguste.
Les clowns de l’époque ne sont pas abonnés aux enfants. Ils ravissent un public populaire mais pas seulement, ils sont invités partout, par exemple à la fête qui accompagne le centenaire de l’Ecole normale supérieure.
Chocolat, interprété par un ex-gymnaste
Le succès est là, Chocolat gagne bien sa vie mais « les préjugés concernant les Noirs » restent « extrêmement répandus en France à la fin du XIXe siècle », insiste Noiriel.
« Chocolat, clown nègre », de Gérard Noiriel, éd. Bayard, 2012
« Chocolat, clown nègre », de Gérard Noiriel, éd. Bayard, 2012
Chocolat n’y échappe pas. Le monde du cirque, avec ses lois, est un refuge. Venu d’un autre monde, il sait se faire accepter en jouant le jeu de ce milieu, en faisant le clown, à la ville comme à la scène.
C’est là, dans les nuits d’après spectacle que Chocolat et Footit, au bar Achille, rencontrentToulouse-Lautrec qui les croque (c’est la couverture du livre de Noiriel).
Le spectacle de Bozonnet doit beaucoup à la qualité de ses interprètes, en particulier Yann Gaël Elléouet, ancien gymnaste de haut niveau et actuellement élève au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, qui tient haut la main et le mollet le rôle de Chocolat, et Sylvain Decure, formé à l’école Fratellini, bondissant dans le rôle de Footit.
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