1871
EXCEPTIONNELLE ENTETE DOUBLE
CRISTALLERIES DE BACCARAT Meurthe
VOIR HISTORIQUE
DESCRIPTION
ANNEE 1871
FORMAT A4
A ETE OLIEE
SUPERBE LITHOGRAPHIE / DOUBLE
DECHIRURE NON VISIBLE SUR SCAN RECTO / VOIR SCAN VERSO
DOCUMENT TRES FRAIS ET RARE
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HISTORIQUE
SOURCES
DOCUMENTATION
https://www.delcampe.net/fr/collections/non-classes-2/baccarat-la-feerie-du-cristal-exposition-1867-lady-baccarat-coq-gaulois-g-chevalier-atelier-tailleur-bernard-jolivalt-456704780.html
VOIR AUSSI
WIKIPEDIA
EXTRAIT
Préambule : histoire du site de 1764 à 1814
Après la fermeture des salines de Rozières en 17605, due à la baisse de salinité des eaux, une grande quantité de bois jusqu'alors apporté par flottage à Baccarat devenait disponible. Un des principaux propriétaires de la forêt vosgienne d'où venait ce bois flotté, à savoir monseigneur de Montmorency-Laval, évêque de Metz, désirait leur trouver un autre usage et cherchait à faire créer à Baccarat une bouche à feux lucrative. Cela aurait pu être une forge s'il y avait eu du minerai de fer accessible sur place, ou une faïencerie, mais on lui préféra néanmoins une verrerie. La justification donnée à la création de cette entreprise dans une requête faite au roi en 1764 par le propriétaire du site, monseigneur de Montmorency-Laval est « Sire, la France manque de verrerie d'art, et c'est pour cela que les produits de Bohême y entrent en si grande quantité : d'où il suit une exportation étonnante de deniers, au moment où le royaume en aurait si grand besoin pour se relever de la funeste guerre de Sept Ans, et alors que depuis 1760, nos bûcherons sont sans travail »6.
En 1764, le roi Louis XV donna la permission de fonder une verrerie de verre plat et de verre d'art : les Verreries de Sainte-Anne étaient nées dans la ville de Baccarat, dans la Lorraine à l'évêque de Metz Louis-Joseph de Montmorency-Laval (1761-1802) qui créa cette manufacture avec un maître verrier de Saint-Louis7. La production devait consister en la fabrication de carreaux à vitre, mais aussi de miroirs (argenté au mercure) et de services de verres.
En 1773, l'évêque vend sa manufacture au marchand verrier Antoine Renault, qui la garda jusqu'à sa ruine pendant la Révolution. L'enceinte de la verrerie Sainte-Anne est à proximité de la modeste bourgade de Baccarat8. Les quatre fours en pleine activité consomment 21 000 stères de bois. Il fabrique de la gobeleterie et du verre à vitre, ainsi que du verre de table de Bohême. La manufacture n'a ni le niveau artistique ni la technique de fabrication de cristal au plomb maîtrisée à Saint-Louis-lès-Bitche.
En 1785, en prenant en compte les volumes de bois9, les verreries Sainte-Anne représentent la troisième plus grande verrerie d'Europe, dépassée par la cristallerie de Saint-Louis-lès-Bitche et la verrerie de Saint-Quirin10.
Après la Révolution française, l'entreprise connaît des aléas économiques. Dès le Consulat, les propriétaires se succèdent, et l'entreprise périclite jusqu'à sa faillite en 1806, date à laquelle elle fut vendue aux enchères à un négociant de Verdun. Les activités de la verrerie Sainte-Anne continuèrent ensuite avec difficulté jusqu'en 1813. Les deux derniers fours ne fonctionnent plus à cette date.
La grande cristallerie
En 1816, l'établissement en friche est racheté par le financier et industriel Aimé-Gabriel d'Artigues (1773-1848), déjà propriétaire des Cristallerie de Vonêche dans les Pays-Bas du Sud, ce qui lui permet d'être autorisé à garder une clientèle française sans avoir a payer de taxes d'importation, exigible par la nouvelle barrière douanière. Vonêche, en aval de Givet, venait en effet de quitter le royaume de France pour le Royaume des Pays-Bas réunis10. En échange de son investissement et installation en France, Gabriel d'Artigues obtient du roi de France le droit d'importer en France 10 000 quintaux de « cristaux bruts de Vonêche » à tailler et ciseler du 20 mars 1816 au 20 mars 1818, mais il doit en contrepartie en deux ans pour (re)lancer sur un lieu en France la production d'au moins 10 000 quintaux de cristaux de verre par an10.
L'ancienne « Verrerie Saint-Anne » devient ainsi une cristallerie sous le nom de « Établissements de Vonêche à Baccarat ». Ce fut le début de la prestigieuse ascension de la Compagnie des Verreries et Cristalleries de Baccarat.
Le premier four à cristal de Baccarat, conformément à l'engagement de l'industriel auprès des autorités, commença à être allumé le 15 novembre 1816. Le second opère le 1er décembre 1817, le troisième le 19 mars 1818, le quatrième en 1819. L'usine modernisée avec une fabrique de minium compte jusqu'à 300 personnes employées sur le site.
Dès le début, la qualité éclatante des cristaux est là. Mais l'installation sous contrainte étatique dans la première époque économique difficile de la Restauration est difficile et a vite représenté un coût faramineux : les comptes de l'usine de Vonêche connaissent un passage dans le rouge, l'investisseur, accablé d'endettement après 1820, est tout autant épuisé et malade. L'entreprise a trop vite embauché sous la contrainte des autorités et peine à rentabiliser sa production. Elle se trouve en difficulté financière.